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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 4
Nom de l'œuvre : Freya Nom du chapitre : Hélène
Écrit par Silver_Altaria Chapitre publié le : 2/2/2008 à 16:06
Œuvre lue 8547 fois Dernière édition le : 24/2/2009 à 20:56
Les âmes des morts ne nous quittent pas, c´est leur souvenir qui s´efface...

Je ne veux pas de tout ça.
Pas de mon père et d´Hélène dont j´entends les voix en bas parce qu´ils viennent d´arriver, pas de la compote dont je sens l´odeur, pas de rien du tout.
Que des choses comme ce qui est arrivé la veille à  Eléa se passent, tout cela me dégoûte.
Après la défaite d´Harry et la disparition de son frère, j´ai passé une partie de la nuit à  la consoler, indifférente à  la neige qui tombait. La loi implacable de ce festival avait fait une victime, sans doute pas la première, mais Nagi ne pouvait pas me renseigner sur ce nombre.
D´ailleurs, parlons-en. Il n´a rien voulu me dire quand il est rentré en sang, et aujourd´hui encore j´essaie de lui tirer les vers du nez. En vain. Mais quand il cherche à  éluder mes questions, il est pris d´un stress que je ne lui connais pas. Bon d´accord, ça fait à  peine quelques jours que je le planque, mais il pourrait me faire un minimum confiance !
-Hey, ça va pas ?
La voix de Nagi vient de me tirer de ma rêverie. Il a l´air soucieux.
-Laisse tomber, je regarde ce qui se passe en bas, c´est tout.
-Pas à  moi. Tu penses encore à  Eléa ?
-Mouais... C´est qu´une gosse, vous n´êtes même pas fichus de la laisser tranquille !
-Genre, je ne suis plus dedans moi...
-Hein ? Alors l´autre jour...
-Les coups que j´ai reçus, c´était leur cadeau d´adieu.
-Hm... Je vais aller saluer Hélène et mon père.
-Fais, fais...
Je descends voir exactement ce qui se passe en bas. Dès qu´elle m´aperçoit, Hélène détourne son regard, puis fait semblant de ne jamais m´avoir connue quand ma mère me présente à  elle... Mon père hausse un sourcil et entreprend de descendre une valise ou deux. Moi, je transporte un sac ou deux, voire trois. Faut bien que j´apporte ma contribution dans le sacro-saint transport de bagages.
Soudain, une belle grosse voiture, du genre de celles qui coûtent un max â€"autant à  l´achat que par la suite- déboule en haut de la rue. Les gens dehors la regardent avec de grands yeux, même par ici on n´est pas habitués à  en voir des comme ça. Alors imaginez leur tête quand cette voiture vient s´arrêter devant chez nous ! Eh oui, la voiture classe c´est celle de mon cher beau-père l´avocat. Il aime bien montrer que son statut rapporte, et moi je n´aime pas ce genre de personne. Maman ne le sait pas bien sûr, mais je ne l´ai jamais blairé, comme beaucoup de filles haïssent leur beau-père...
Tout ce petit monde rentre pour prendre le thé. J´en profite pour retourner dans ma chambre voir Nagi, penché à  la fenêtre.
-Imbécile, je grommelle, Hélène t´a vu !
-Ca va hein, je regardais juste la voiture de l´avocat... Comparé à  ce qu´on voit ici, elle a l´air sympathique !
-Dis aussi que je vis dans un quartier pourri !
-Mais non, tu es encore à  côté de la plaque.
-Et arrête de regarder ainsi par la fenêtre tout le temps, je lui siffle, quelqu´un pourrait te voir !
-Ah, ça t´inquiète maintenant ?
-On a déjà  assez mauvaise réputation comme ça, alors je n´ai pas envie que l´on s´enfonce encore plus bas parce qu´on héberge un type louche.
-Je ne parlais pas de ça.
-Tu sais bien que je n´en ai rien à  battre que tu sois découvert ou non.
-C´est pour ça que tu m´héberges depuis quelques jours ?
-Je ne t´héberge pas, je te planque. Et ne te prends pas pour ce que tu n´es pas. Je te cache parce que à  cause de moi tu es un humain comme les autres, c´est tout.
Ayant trouvé mon veston, je ressors.
-Et pour ça, je te le rappelle, je n´ai pas eu le choix !
Même en ayant claqué la porte, j´entends Nagi murmurer :
-Alors pourquoi tu n´évoques pas ça tout haut ?

Lorsque je redescends, Hélène me prend à  parti.
-Je peux savoir ce qui se passe exactement ? Tu ne m´avais pas dit que tu cachais Nagi ici, tu feras quoi si on le découvre ?
-Je sais, je sais... Et il a morflé pour ça, crois-moi.
Je me retourne vers les autres, occupés à  se raconter ce qu´ils ont fait ces derniers mois en terminant leur tasse.
-Maman, ça te dérange si je montre sa chambre à  Hélène ?

Nous retrouvons Nagi, en train d´essayer de comprendre le fonctionnement de mon portable visio. Manifestement, il y est arrivé.
-Hé, fait-il en pointant le portable sur nous, je vous vois sur l´écran...
-Tu as dû trouver la fonction vidéo, je réplique en lui enlevant des mains. Hélène, tu n´avais pas quelque chose à  dire ?
-Il y a beaucoup de choses à  discuter... Mais d´abord, est-ce qu´on peut savoir ce que tu fais là  ?
-Demande à  ta belle-fille ! lui répond Nagi.
Malgré l´obstination d´Hélène, mà ssieu se refuse à  dire quoi que ce soit. C´est donc bien malgré moi que je raconte tout... Passé les gloussements concernant le pourquoi-du-Nagi-est-mortel, ma belle-mère vire vers le froncement de sourcil.
-Une exception ?
-On a déjà  eu ce genre de cas au dernier festival, explique Nagi. Une HiME* avait été crée artificiellement, par l´organisation que dirigeait son père, afin de détruire une académie japonaise et prendre le contrà le du massacre. Ils ont échoué et le festival a continué sans Alyssa, se clà turant avec la renaissance des Enfers**...
-Vachement joyeuse ton histoire, je raille.
-Cinq HiME, en comptant Eléa, sont déjà  passées à  la trappe. Il n´en reste plus que huit, plus Freya ça fait neuf. Et si ce que je pense est exact...
-Ah, parce que tu penses maintenant ?
-... tu seras obligée de livrer bataille même en sachant que tu n´en sortiras jamais victorieuse.
-Encore plus joyeux...
-Freya, tu ne comprends pas ! Tu risques ta vie là -dedans !
-Tout comme Eléa avant, tout comme Hélène maintenant, et tout comme les sept autres ! Ce festival détruit l´existence de tas de gens juste pour le plaisir de sa seigneurie ! Et tu ne crois quand même pas que...
Pouf ! Nagi s´est téléporté je ne sais oà¹...
-On dirait que tu l´as vexé, constate Hélène.
... et ça m´inquiète.

Histoire de bien enfoncer le clou, voilà  mon père et l´avocat qui en parlent pendant le repas du soir, de ces « événements ».
-Ils en sont o๠dans la reconstruction de l´école de Freya ?
-Papa, c´est une école maternelle qui a été détruite !
-Ben justement ! ironise-t-il.
Il s´en sort avec une légère bourrade. Puis ça continue à  parler catastrophes, destruction et autres cataclysmes, avant d´enfin parler économie. Non pas que ce soit moins ennuyeux, mais ça m´arrange.
Mais heureusement dans un sens qu´il y a eu cette discussion, sinon on me demanderait ce qui va pas : je ne mange presque rien. J´ai un nÅ“ud dans le ventre et trop de trucs qui passent et repassent dans ma tête sans discontinuer... Eléa a été vaincue et son frère s´est envolé. Si Hélène perd, c´est mon... mon propre père qui meurt... Et si moi aussi je suis vaincue, est-ce ma mère qui n´y coupera pas ? Je n´arrive même plus à  le savoir...
Je m´excuse auprès de ma mère, sors de table et je remonte dans ma chambre. Nagi n´est toujours pas revenu et c´est tant mieux, je n´ai pas envie de l´avoir en face des yeux en ce moment... Tiens, l´enfoiré, il a pris soin d´emporter mon portable visio avec lui ! Qu´il le garde, je n´en veux plus, je ne veux plus de rien...

-Freya, réveille-toi !
Si je pouvais avoir l´ordure qui me secoue ainsi en plein rêve...
-Ouvre les yeux, dépêche-toi !
Je jette un Å“il paresseux à  mon réveil. Trois heures et quart du matin ! Bah merci, ma belle nuit de sommeil est fichue...
-Hélène a des problèmes !
-Nagi !? Mais... T´es vraiment obligé d´être à  demi sur moi pour me secouer ?!!!
-Et alors ? fait-il avec un air angélique.
-Dégage !
Je le projette en bas du lit pour bouger et m´étire un bon coup. Seulement cinq heures de sommeil, ce n´est pas très bon vous savez ?
-Bon alors, qu´est-ce qu´elle a Hélène ?
-Elle est tombée sur des Orphans en revenant de l´hôpital !
-L´hôpital ? Qu´est-ce que...
-On s´en fiche ! Dépêche-toi ou tu auras autant de chance qu´avec Eléa !
Argument massue. Je prends mon veston, pas le temps de changer cette saleté de pyjama. Ah, et il faudrait que je vole pour arriver à  temps ! Il me faut un Child qui sache voler, un suffisamment fougueux pour affronter plusieurs monstres en même temps...
-Kagutsuchi !

En arrivant sur le terrain, je manque d´entrer en collision avec une hydre rose/mauve qui s´est affalée sur le sol, sa maîtresse évanouie reposant sur une des têtes.
-N´en reste plus que sept, me dit Hélène en arrivant sur son propre Child. Tiens, tu contrà les un Kagutsuchi aussi ?... Bref, on est suivies, prépare-toi à  carburer à  la vitesse !
Elle file dans un sens, me faisant signe d´aller dans l´autre côté. Des dizaines d´Orphans nous suivent, sous forme de limaces volantes. Vu ce nombre, pas étonnant qu´Hélène veuille improviser une embuscade !
Je zigzague entre les réverbères, brûlant du feu de mes mains les limaces qui passent par là . Etrangement, les badauds qui circulent deux mètres plus bas ne remarquent rien...
Je décide de dériver vers l´extérieur de la ville pour ne blesser personne. Hélène abandonne temporairement son plan et me suit, elle-même poursuivie par l´hydre qui semble avoir repris du poil de la bête. En passant, elle fait signe à  une autre HiME, postée sur un haut toit, qui maintient le bouclier invisible qui nous protège des regards indiscrets. En me retournant une fraction de seconde, j´entrevois l´hydre qui massacre les derniers Orphans tout en volant. Là , y´a quelque chose qui cloche...
Je laisse Hélène passer et c´est là  que ça me fait tilt : l´hydre, elle essaie de la semer !
-Hélène, qu´est-ce que t´as fichu !?
-Ce n´est pas ma faute, Kagutsuchi a raté une attaque qui a frappé son Kiyohime de plein fouet !
-Et c´est pour ça qu´elle t´en veut !?
-Pire Freya, j´ai signé l´arrêt de mort de ton père en faisant ça... Désolée.
Elle s´arrête et se tourne vers Kiyohime, pour faire face à  son destin une ultime fois.
Je n´ai pas le temps de faire de même que l´hydre l´a déjà  atteinte et a enfoncé ses crocs dans la chair de son Kagutsuchi. Je sais, et cela me donnerait bien envie de massacrer ce monstre à  mains nues, que, dans moins de dix secondes, mon père se sera éteint.

Hélène n´a subi qu´un léger choc mais elle a tenu bon. Quand je l´ai ramenée à  la maison, elle s´est effondrée sur le canapé. Me concernant, je n´ai pas eu la lâcheté d´aller regarder ce monstre dans les yeux. Ce n´est qu´une victime comme les autres, la tuer à  son tour n´aurait servi à  rien...
-Elle a perdu ? me demande Nagi tout juste apparu.
-Ouais... Tu étais o๠pendant ce temps-là  toi ?
-Hé ho, du calme. J´étais avec la HiME postée sur le toit en surveillance, c´est moi qui lui ai demandé de vous isoler.
-En d´autres termes, tu n´as rien fait...
-Si si, on a repéré quelque chose de suspect à  moment donné â€"il farfouille dans ses poches- et je l´ai enregistré sur ton portable.
-Montre voir un peu ?
La vidéo me montre l´image de l´attaque manquée du Kagutsuchi d´Hélène.
-Regarde le mouvement de la boule de feu, me conseille Nagi.
En effet, la boule de feu dévie de sa trajectoire initiale... frappée par un Orphan à  peine visible. Et sur cet Orphan, à  la lueur des flammes, un visage que je connais bien...
-Impossible !

*Alyssa Sears dans l´histoire originale. Elle fut la deuxième HiME à  tomber, comme quoi...
**Dans l´optique de cette fic, l´histoire originale se termine par l´avènement de Mai.
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